Arrivée de Fleischer

Le cheval noir avançait tout doucement sur le chemins qui menait vers le grand Castel. Sur le cheval, un homme de petite taille, le menton long et l'oeil vif ; il regardait le Château d'un air qui paraissait rêveur, pourtant il fixait chaque détails, enregistrait le visage de chaque paysan s'affairant. Il voyait l'oriflamme noir et or brillant sur les murailles. Il sourit, laissant apparaître de petites dents.

Le canasson continua lentement son ascension se dodelinant nonchalamment, on aurait presque cru un chameau ou un dromadaire, tant sa démarche était atypique.

L'homme descendit de son cheval en prenant appui à l'étrier et s'annonça au concierge en tirant son chapeau :

-Je présente Fleischer Van Erlkonig, je suis ici à la demande de Son Excellence Larose de Séez. Me serait-il permis d'obtenir une audience avec Son Excellence ou avec son secrétaire ?

Invité

Abelone se balladait dans la propriété au fil de ses envies et de ses pensées, empruntant allées etroites, passages plus ou moins dérobés, glissant entre les arbustes buissonnants du jardin. Celà la conduisit inopinément vers le portail d'entrée lorsqu'elle vit un homme gringalet descendre d'une monture aussi vetuste et décharnée que lui. Elle sourrit à ce couple atypique et s'approcha, voyant que nul ne répondait à ce brave homme.

Elle arriva aupres du vieux canasson et lui flatta doucement l'encolure tout en déclarant :

"Bonjour messire, je crains que le concierge ne se soit absenté quelques instants, il a du avoir à faire ailleurs" puis s'approchant de l'homme elle repprit plus bas : "mais entre nous soit dit, vous avez bien de la chance de ne pas avoir à faire avec cet energumène au regard inquisiteur !"

"Je ne suis qu'une amie du Seigneur de Seez mais je peux aller le querir pour vous si vous le voulez. Me diriez vous le motif de votre visite ?"

La jeune femme, sourire aux levres, attendit la réponse de cet homme, tout en jouant machinalement avec le beau saphit qu'elle arborait à son annulaire gauche.

Fleischer sourit malicieusement à l'arrivée de la jeune femme. Il lui répondit ainsi :

-Némésis soit louée alors si j'ai trouvé sur ma route non point un Cerbère mais une sirène.

Elle avait le teint blanc et les cheveux cuivrés. C'est à sa blancheur que l'on reconnait la beauté d'une femme et celle-ci n'en était point dépourvu.
Mais trêve de galanteries et de badinages...
Fleischer posa sa main sur la croupe d'Elend :

-Ma dame, si je puis trouver par ici un endroit ou ma jument pourrait prendre du repos, je vous suivrai au Château afin de rencontrer Son Excellence. Mais dites-moi, je le verrai personnellement ou verrai-je un de ses secrétaires ? Je ne connais pas bien Son Excellence, je ne sais point quel homme il est.

Invité

Elle avait écouté cet homme la complimenter et se prit à bomber imperceptiblement la poitrine de fierté, son sourire s'agrandissant quelque peu ... *Après tout, un compliment est toujours bon à prendre*.

Par contre cet être un peu vieillot avait certes une langue bien pendue, mais semblait avoir les oreilles déficientes ... il n'avait pas répondu à sa question !
Quelque peu troublée elle lui répondit cependant, puisqu'elle le trouvait sympathique ce brave homme. Prenant la bride de la monture d'une main, et le bras du petit monsieur de l'autre elle les entraina à l'intérieur de la vaste propriété.

"Merci bien du compliment ! Enfin fort heureusement la sirène possède deux membres inférieurs sans écaille, qui pourront vous guider là où vous le souhaitez !" Elle partit alors d'un petit rire puis continua : "Allons, suivez-moi Ulysse, nous trouverons bien un palefrenier en chemin qui prendra soin de votre bête. Quant au maistre des lieux, je veux bien vous y conduire aussi ensuite ... Je pense qu'il vous recevra lui-même, car la richesse et les titres n'ont point fait de lui un homme dédaigneux ou vaniteux. Il est un homme simple. Aussi, je vous conseille de garder pour vous vos "Excellence" ou autre titre ronflant qui ne lui sierront guère."

Et le trio de cheminer vers les écuries...
Mais toujours aussi curieuse (haaa les femmes !) elle posa à nouveau sa question :"Alors racontez-moi, quel bon vent vous a fait chevaucher jusqu'ici ?"

Gamalinas venait de passer une dur journée. Il avait multiplié les réunions et les entretiens, donc c'est tout heureux qu'il prit le chemin des écuries afin de retrouver son cheval pour rentrer à Chambéry. En foulant les pavés de la cours, il pensa à l'entrainement de soule qui l'attendait, lorsque soudain, au loin il remarqua deux silhouettes accompagnées d'un cheval se diriger vers lui. Apparemment, il y avait un homme et une femme. Gamalinas n'avait encore jamais vu ces personnes au castel. Alors il marcha vers eux afin de les accueillir.

Bonjour à vous

Il commença par saluer la femme.

Vous devez être Abelone je présume ?

Puis il se tourna vers l'homme

Bienvenu au Castel de la Famille Larose messire. Je me présente, je me nomme Gamalinas lanas de Gastinea. Je suis un ami de Dolmance Larose de Séez et je suis également Sénéchal de la Garde Erudite, dont les structures se trouvent ici même.

Gamalinas regarda le cheval qui méritait bien un peu de repos.

Je suppose que vous cherchez les écuries messire ? Cela tombe bien, car j'y vais moi même. Suivez moi, je vous y conduit.

Fleischer remercia Abélone de ses précieux conseil, il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour répondre à sa question, mais il la referma bien vite et se courba devant le nouveau Seigneur qui venait à sa rencontre :

-Enchanté Vostre Grâce. Je me présente Fleischer Van Erlkönig. Son Excellence Larose de Séez m'a fait la demande de venir le voir en son Chasteau. Une de ses missives me disait qu'il avait un office qu'il me réservait en ses terres.

Il caressait de sa main la croupe d'Elend. Les trois se mirent en route vers les écuries.

-La Garde Erudite vous dite Vostre Grâce ? Ah, cela est amusant...

Il fronça les sourcils et continua :

-Mais je n'en ai jamais entendu parler...

Invité

Elle vit le grand brun botté et rutilant s'approcher d'eux. Elle avait déjà remarqué sa prestance dans les allées du chateau mais n'avait jamais été présentée. Aussi, elle fut ravie qu'il lui adresse la parole et s'inclina gracieusement tout en se présentant :

"Oui c'est bien juste, je ne nomme Abelone, ou Aby plus simplement ; grande amie de la Dame des lieux ... et de son epoux bien sûr ! Enchantée ! Vous êtes .... ? "

Puis il commença à parler à Flescher qui parla d'un office ... *haaaaa un notaire sans doute ... ou comptable ... enfin bon, un gratte papier ... d'où son teint blafard* se dit-elle. Elle était fière en pensant l'avoir deviné dès les premières secondes où son regard avait croisé sa frele silouhette. Décidemment elle etait devenue quelque peu physionomiste à force d'observer les gens de son monde et leurs habitudes. Elle se dit que la contemplation etait donc la meilleure des eruditions finallement ... en tout cas la plus facile !

Enfin quoi qu'il en soit elle accompagna tout ce petit monde aux ecuries, heureuse d'être en si bonne compagnie et de decouvrir un nouvelle partie de la propriété, de nouveaux recoins à explorer, de nouvelles personnes à découvrir.

Il est vrai messire que l'ordre de chevalerie dont je fais partie est récent. Je comprends que vous ne le connaissiez point. Mais pour vous résumer notre ligne de conduite. Je dirais que nous sommes un organisme militaro-culturel. C'est-à-dire, que nous réalisons des missions armée pour la défense de la Savoie et d'autre part, nous nous attachons aussi à rendre accessible la culture comme les sciences aux habitants du Duché.

Une fois que Gamalinas eut répondu au sieur Fleischer, il se tourna vers Abelone.

J'eusse bien présumé gente Dame, vous êtes en effet Dame Abelone. Crystale et Dolmance m'ont beaucoup parlé de vous. Et après tout ce temps je vous rencontre enfin. J'espère que votre séjour en ces murs vous sied et que personne ne vous ennuie ?

Invité

Citation :

J'eusse bien présumé gente Dame, vous êtes en effet Dame Abelone. Crystale et Dolmance m'ont beaucoup parlé de vous.

Aby se raidit imperceptiblement à l'annonce de cette phrase ... que voulait-il dire ? Son passé était-il en train de la rattraper ? Tant de personnes ici en qui elle n'avait pas confiance, tant de personnes ici qui d'un geste, d'un mot pouvait la faire descendre au cachot. Un leger frisson eut le temps de parcourir son échine mais il continua :

Citation :

Et après tout ce temps je vous rencontre enfin. J'espère que votre séjour en ces murs vous sied et que personne ne vous ennuie ?

Un soulagement non feint dessina sur ses levres un somptueux sourire. Marchant quelques pas encore, elle reflechissait avant de répondre *ne pas eveiller le moindre soupçon* :

Ma foi non, tout le monde ici m'est agréable ... sauf peut-etre le concierge, dont l'oeil vicieux me glace dès qu'il se pose sur ma personne. Mais je prends soin de l'éviter soignement voyez-vous !
Et vous messire, vous etes un ami de ma famille ? Aurai-je le plaisir de vous voir ici quelques temps ?

Ce disant, ils arrivaient enfin aux écuries ... Un jeune palefrenier croisa leur route et Aby l'interpella gentiment "Mon brave, va donc querrir le seigneur de Seez au plus vite. Dis lui qu'un invité est arrivé en sa demeurre, afin de parler avec lui d'un office. Il se nomme Fleischer Von .. Er..lkö..nig."
Voyant que le petit jeune restait devant elle en se balançant d'un pied sur l'autre, elle plongea sa main au creux de son decolleté et en retira l'obole sonnante et trébuchante qu'il attendait l'air contrit. Elle la lui tendit agrémentée d'un leger soupir : "aller file !"

En posant cette question, Gama savait très bien que la jeune femme allait faire allusion à Armand. Donc il en profita pour tenter de la rassurer sur les attitudes parfois peu délicates du valet.

Ah oui, le vieil Armand. Ne vous inquiétez pas de cela chère Abelone. Il est vrai qu'Armand a quelque fois des manières plutôt brutales, voire... désobligeantes, mais dans le fond c'est un brave homme. Il est presque un grand père pour les enfants de Crystale et Dolmance.

Les écuries se faisaient de plus en plus proche et Gama écouta la question d'Abelone.

Citation :: Et vous messire, vous etes un ami de ma famille ? Aurai-je le plaisir de vous voir ici quelques temps ?

En effet dame Abelone, je suis et vieil ami de Dolmance. Nous nous sommes connu sur les remparts de Constantinople. Et Crystale est ma soeur. Puis comme mes fonctions au sein de la Garde Erudite me demandent beaucoup de travail, je suis au castel pratiquement tous les jours. Donc oui, on pourra certainement se revoir.

Invité

"Le frere de ma douce Crystale ?! Me voilà d'autant plus ravie de vous rencontrer donc !"

Puis elle stoppa quelques cours instants leur progression pour grimper sur la pointe des pieds en s'appuyant sur son epaule robuste. Elle lui murmura alors au creux de l'oreille :

"Votre soeur de fascine, donc j'aime à connaitre tout ce qui la touche ..."

Gamalinas sourit au murmure de la jeune femme.

Oui, il est vrai que Crystale est une personne épatante et peu commune. On s'attache très vite à elle.

Gamalinas regardait le petit palefrenier partant quérir Dolmance.

Mais chère Abelone, je suis moi même ravi de rencontrer une grande amie de ma soeur.

Le jeune page qui courrait prévenir le sieur Dolmance, ne courut dans l'écurie il s'approcha d'un gros tas de paille et donnant un grand coup de pied dedans. Dolmance en jaillit comme diable en boîte :

Waouuuuuuh ! Qu'est ce qu'il y a encore ? dit-il en regardant le page, Gamalinas, Abélone et un étranger.

Gama vit bondir Dolmance de derrière la paille et s'adressa à Fleischer.

Et bien messire, voici le seigneur de ces lieux. Dolmance Larose de Séez.

Puis il regarda Dolmance.

Messire Fleischer van Erlkönig voudrait vous soliciter pour une audience mon ami.

Invité

Aby eut un sursaut de surprise en voyant le beau diable sortir de sa boite empaillée ! Enfin beau ... non il avait plus l'air d'un fou à qui l'on vient de gacher sa sieste que du bel homme qu'elle avait l'habitude de voir ! L'effet de surprise était tel qu'elle partit ensuite à rire, de ces rires bêtes, bruyants et totallement incontrôlables !

Fort heureusement sieur Gamalinas avait pris l'initiative pour faire les présentations requises, ce qui lui laissa le temps de se remettre quelque peu, calmant peu à peu ses acces de rires.

"Bien, je vais donc laissez tous là, je crois que plus personne n'a besoin de moi ici !"

Elle lacha le bras de Fleisher, le saluant d'un signe de tête, sire Gamalinas d'une petite courbette "au plaisir de vous recroiser messieurs" et partit en direction du castel en passant aupres de Dolmance. Arrivée à sa hauteur elle ne put s'empecher de lui oter une paille coincée dans ses cheveux (toujours au bord de l'explosion de rire d'ailleurs) et de lui defroisser sa veste de quelques coups de pattes.

"Te voilà plus présentable Dol !"

Elle lui fit une bise et reprit son cheminement vers la demeure, s'éventant de sa main pour tenter de retrouver le teint de lait qui la caractérisait.

Fleischer avait laissé les deux autres parlé. Il aimait cela entendre les jeunes parler et plaisanter.
Le petit homme aimait la joie... Si si...
Puis alors qu'il pouvait enfin attacher Elend et qu'il lui caressait le flanc, le palefrenier, que messire Gamalinas avait envoyé chercher le Seigneur de Séez, donna un coup de pied dans un gros tas de paille. de là sortit un homme de grand taille, borgne, les cheveux en pagaille...
Le Sénéchal parla ainsi :

-Et bien messire, voici le seigneur de ces lieux. Dolmance Larose de Séez.

Et Fleischer de penser :

-Et quoi ? Est-ce cela Son Excellence de Séez ?

L'homme en noir était dépité... Quoi ce clown éborgné, l'homme dont il serait commandité ?
Ce simple seigneur a l'air illuminé, ne craindrait pas les créatures éthérées ?
Il serait celui qui aurait invité, celui que l'on appelle Van Elkönig le Boucher ?

-Enchanté Vostre Excellence.

Fleischer attrapa un instant la main de Dame Abélone et la baisa, il plongea ses yeux dans les siens et lui murmura :

-Au plaisir de vous revoir prochainement ma mie...

Voyant Abélone les quitter, Gama en profita pour faire de même.

Et bien messires, je vais vous laisser tous deux discuter.

Il salua les deux hommes et la dame et enfourcha son cheval.

Dolmance sourit à Abélone et alors qu'elle partait lui pinça les cottes en lui faisant un clin d'oeil :

-Votre compagne de chambrée vous cherche Damoiselle Abélone, ne la faites point attendre...

Puis il salua Gamalinas :

-Bonne journée messire Sénéchal, faites attention sur les routes.

Et enfin se tournant vers le nouvel arrivant, son oeil gris était soudain perçant, fixe, dur :

-Guten tag Herr Van Erlkönig, votre voyage s'est-il bien passé ?

Le vieil homme sourit en voyant l'oeil du Seigneur de Séez, son regard répondit à celui de l'homme en noir :

-Ma jument estoit forte heureuse d'arriver enfin en vostre Castel Vostre Excellence, et ma foi la rencontre que j'y faisois dès mon arrivée n'estoit pas pour me déplaire.

Fleischer sourit :

-Mais dites-moi, Vostre Excellence, dois-je à l'instant prendre poste ?

-Votre office est en construction herr Van Erlkönig, mais je vous en pries entrez. Vous êtes ici chez vous...

Et il entra avec le mystérieux homme.