Le bon sire Bonasdas, en savoyard qu il etait, respectait les principes premiers du savoir vivre, et autrement dit, pratiquait assidument l art de la sieste. Couche sous son arbre, il roupillait bon train, l esprit vaccant dans le pays imaginaire qu il s etait construit, plein de drolasses et choppes de bierre. Morbleu, si il avait put prevoir ce reveil, le nigaud qu y le preparait aurait fort bien put passer le reste de ses jours a regarder les dames de loin, impuissant de l entre jambe. Mais il revait a quelque futs de bierre et de gnole a pepe, lorsque le deluge arriva. Dieu, comme les tempetes de la Grande Bleue, rapides et puissantes. Se relevant en instant, trempe des pieds a la tete, Bonasdas degaina son epee d un geste vif, et se retrouva devant un Paddington eclatant de rire, un seau a la main, et le visage enfantin du garnement fier de sa blague. Bonasdas sourit :
Et bien mon ami, drole de reveil que tu me fais la! Je croyais etre sous le cheval de quelque marault, dont la vessie trop remplie se serait videe telle une bouteille a mes levres.
Rengainant son epee, il regarda Paddington qui n en pouvait plus de rire. Il pensa a une petite vengeance, histoire de s amuser lui aussi. Entrainant Paddington dans une promenade en bors de riviere, lui parlant de tout et de rien en meme temps, il complotait secretement. Lorsqu il jugea le moment opportun, il balanca son ami dans la riviere, et le suivant de pret,ayant prit le soin d enlever ses vetements, Bonasdas se mit a jouer comme dans son enfance, a couler Paddington et a se faire couler. Les habitants de Seez, passants et hommes presses, s arretaient tous et riant a la betise de deux hommes avides de s amuser, ils commentaient les actions de l un et de l autre, poussant des OOHH et des AHH devant chaque action hors de l ordinnaire. Sous le beau soleil, on ne sentait pas le froid et c est presque naturellement qu un enfant les rejoigna, puis deux, puis trois, puis toute la marmaille des domestiques de Seez en manque d amusement, et dont la possibilite de taquiner deux hotes du chateau rejouissait. On commencait a descendre du chateau pour voir la riviere, les grandes gens allaient ils se joindrent a cela?