[RP] L'auberge du Porc dansant : Rendez vous des humanistes

Le gros père Hypocras lavait avec un large torchon les chopines posées devant lui. Les fûts étaient remplis. Les porcs sifflaient doucement à la chaleur du feu.
Izzara, la femme de l'aubergiste, dont les paluches monstrueuses semblaient plus larges que son crâne, replaçaient les tables que la veille des soiffards avaient renversés.
La toute jeune Musca, dont les tresses blondes cascadaient le long de ses hanches, chassait la poussière du sol, à grand coups de balais.

Les yeux encore brumeux, Hypocras leva les yeux sur un large panneau de bois sur lequel était gravé le Crédo de l'Auberge. La vision de ce panneau, qu'il appelait parfois son serment, lui rendit le sourire.

Hypocras frappa alors dans ses mains et fit à haute voix :

-Bon c'est qu'y nous faudra du client, m'tnant !

Invité

Thorn, entre deux souillures de couloir, se promenait par une nuit fraiche dans les alentours du manoir.

Il vit une taverne ouverte, une soif intense lui saisit la gorge. Il entra et dit

Tavernier, à boire et vite

Paddington entra dans la taverne. Il avait soif, et avait besoin de se changer les idées. Il s'approcha près de ses deux compères.

Bien le bonjour Messieux !

Il fit signe au tavernier pour qu'il lui serve une bière puis entama la discussion.

Ne trouvez-vous pas ce Mouvement Humaniste beau ?
Je réfléchissais au concept "On ne naît pas humain, on le devient", et le suis demandé si l'église Aristotélicienne serait d'accord avec cela, et avec le Mouvement en général. Il est vrai qu'en souhaitant placé l'homme, l'art, la poésie,... et non Dieu au centre de nos réflexions, nous nous exposons à une vive réactions de la part de l'Église. Encore faut-il qu'elle l'apprenne...

C'est pourquoi m'est venue une question philosophique : A-t-on besoin de religion ?

Paddington s'interrompit pour écouter se qu'avaient à dire ses compagnons

Hypocras servit les deux hommes et resta bouche bée devant le discours du second messire. Il pointa son gros index vers le "Serment d'Hypocras"

-Voilà la seule religion qui marque les terres du seigneur de Séez, mon bon messire. Tu sais gamin la religion on en fait ce qu'on veut. Aristote, Epicure, Dionysos... Au fond, c'est le message qui importe. Et pis, tu sais gamin, sans borne dans sa vie, on sort des bons chemins. Le religion ça apporte des bornes...

Paddington avait écouté attentivement la réponse d'Hypocras, et tint à ajouter certaines choses.

Il est vrai Messire Hypocras que dans une certaine mesure, la religion offre des bornes aux individus qui en ont besoin. Votre remarque est très pertinante mais j'ai cependant une objection à cela :

Si nous mettons à part la religion, le monde dans lequel nous vivons nous offre déjà des bornes. Celles-ci sont institutionnelles et écrites, ce sont simplement nos lois. Ce sont elles qui nous empêchent de "sortir des bons chemins" - pour reprendre vos termes -.

C'est donc parce que nous sommes dans un cas où on nous proposes deux modèles différents de bornes qu'il est possible de ce poser une telle question philosophique, et de remettre un de ces deux modèle en cause. Dans ce cas précis, a-t-on besoin des bornes de la religion sachant que nous possédons celles des institutions ?

Paddington finit son argumentation sur cette question et laissa place au débat

Le Père Hypocras n'en croyait pas ses yeux, on venait maintenant dans sa taverne miteuse pour parler théologie. Allez comprendre ce que se passait dans les têtes de ces gens de la haute. Néanmoins il continua :

-Ah oui mais là mon ptiot, faudrait croire en lo lois. Et ço c'est-y po obligé ! Alors que croire en l'Dieu, en l'Trop Haut, bah ço c'est déjo plus obligotoire ! Les bornes d'la vie, faut y croire et l'loi, t'es po obligé d'lo respecter.

Paddington ajouta à nouveau quelque chose

Vous comparez l'Église et les lois divines aux lois de nos institutions ducales, voire impériale. Cependant on peut y retrouver un schéma similaire. En effet, vous parler du respect de ces lois. Mais qu'elles soient divines ou bien institutionnelles, la logique reste la même : on nous impose des bornes et en cas de non-respect que se passe-t-il ? Nous sommes puni, soit par la justice, soit lors du Jugement Dernier. Je tiens à préciser que, certes les lois institutionnelles peuvent ne pas être respectées, mais celle de Dieu également - votre façon de dire était quelque peu ambiguë -.

Nous disposons donc de deux choses globalement similaires, et il est donc possible d'en négliger une au profit de l'autre. Cette argument des bornes est, à mon goût insuffisant pour juger de la nécessité de croire en une religion.

Paddington avait dis ce qu'il avait à dire mais voulu ajouter une dernière chose

Je remarque une touche d'amertume dans vos réponse. Le fait de philosopher en ce lieu vous dérange-t-il ? Au quel cas, nous laisserons notre question philosophique en suspend...

Hypocras sursauta :

-Non ! Po du tout que ça me dérange ! C'ti plutôt que c'est ben rare d'avoir d'la tête pensante au "Porc dansant".
Pour tout te dire, j'pense po exactement comme toi. Porce que tu imagines ben qu'la loi humaine, si tu lo respecte po, bah si personne te pince, t'es tranquille ! Mais, pour eulhTrop Haut, c'est po pareil. C'est y qu'lui y voit bien s'tu respecte ou po, c'qui d'mande. Eulh Jugemont Dernier, c'est po comme lo justice d'ice bas. Ici, si t'es po content, t'peux t'échopper, pour eulh jugement du ciel, c'est ben plus difficile.
C'est y pour ço que moi j'dis qu'y faut ben vivre selon c'q'veut eulh Trop Haut.
Epicure nous garde !

Invité

Lala qui, après l'idée judicieuse de Crys, avait décidée de s'installer au manoir quelque temps, entreprit de visiter un peu les lieux. Au grès de ses pérégrinations elle tomba sur une taverne, bizard ? non ! assoiffée par sa longue promenade, elle décida d'y entrer

Bonjour ! il y a quelqu'un ? Je passais pas la et j'ai vu la porte ouverte... Pourrais-je avoir un verre s'il vous plait?

Lala attendit qu'on lui réponde et s'installa au comptoir

"Bonjour, par ici...."

Lafraise en poussant la porte grande ouverte n'avait pu voir l'homme qui se trouvait attablé juste derriere, de plus il etait dissimulé par un amat de bouteilles posées devant lui ainsi qu'un enorme morceau de parchemin sur lequel il semblait etre entrain de griffonner les fruits de sa reflexion quelque peu alcoolisée du moment. Il s'agissait de Raoul, enfoncé bien au fond de son siege, la mine un peu decoiffée et tirant de grandes bouffées à son cigare avant de se lever afin de proposer une place à la nouvelle venue.

"La taverne semble un peu delaissée ces jours ci, en cette saison les citoyens semblent donner leur preference au vin de messe et la retraite spirituelle plutot qu'à la chaleur ambiante du village. Prenez place, quel bon vent vous amene partager ce moment ?"

Invité

Lala manqua mourir de peur en entendant la voix du messire. Caché derrière un amas de bouteilles et de parchemins elle ne l'avait pas vue. Elle réussie à lui offrir un sourire poli malgré les battements furieux de son cœur.

Bon...bonjour ! Je...heu...je ne vous avez pas vu. Excusez moi vous m'avez fichu une frousse de tous les diables ! Lala s'assit et reprit : il est vrai que tout est bien calme en ce moment. J'effectue moi même une retraite spirituelle, mais ici, à Séez. Et vous ? Que faites vous dans le coin ?

Lezard etait partagé entre l'amusement et une legere gene suite à la situation. La demoiselle semblait veritablement troublée...

"Et bien j'ai pour habitude de finir mon travail dans les tavernes, de plus l'envie m'a pris de rencontrer les villageois de Seez, au resultat je me retrouve ici , juste devant vous, enfin si on compte pas ces quelques bouteilles."

Il se leva pour servir un remontant à Lafraise,

"veuillez m'excuser de vous avoir effrayée, loin de là etait mon intention..."

Invité

Lafraise sourit et accepta le remontant que lui offrait le messire.

Je ne crois pas vous connaitre, ni vous avoir déjà vu ? Vous êtes un ami des Larose ?

Puis elle regarda son verre et le but cul sec

"Un ami...en quelque sorte, je ne les ai rencontrés qu'il y a peu de temp mais fut tres bien acueillit. J'ai quelques projets que je pense pouvoir concretiser avec messire Dolmance et le mouvement humaniste lorsqu'il sera de retour...
Peut etre ne vous en souvenez vous pas mais nous nous sommes deja rencontrés à Chambery en taverne, on rencontre beaucoup de monde, la memoire est soumise a rude epreuve à l'epoque ou l'on vit... "

Lezard s'arreta un instant se souvenant de certaine rumeur à propos de quelque detracteur qui etait parvenue à son oreille depuis la capitale. Il sourit aux pied de nez que lui offrait le destin et ajouta sans rancune...

"Vous seriez fort aimable de passer le bonjour à messire Thornton de la part d'un impur suppot de Satan que je semble etre pour lui..."

Invité

Les Larose sont vraiment des gens exceptionnels. Madame Larose est d'ailleurs ma marraine. Enfin je suppose que ceci ne vous intéresse en aucun cas...
Je m'excuse de ne pas me souvenir de vous, il est vrai que l'on croise beaucoup de nouvelles têtes en tavernes, et si nous nous sommes rencontrés au court d'une soirée bien arrosée alors j'ai bien peur que vous soyez sortie de ma mémoire aussi vite que vous y êtes rentrer.

Lala rit en repensant à la soirée d'hier soir et de son jeu avec Crys, la madame Larose en question.

C'est donc vous le désaccord entre Thornton et Dolmance... Lafraise lui offrit un sourire éclatant et avec un clin d'oeil lui répondit : Je ne manquerai point de lui souhaitez votre bonjour dans ce cas.

Invité

Dans l'embrasure de la porte qui se referme, la silhouette d'une espèce de chat se glisse jusque sur le comptoir où se tient les pintes alignées.
Drôlement muet, son habituel "kiii kiiiii" ne se fait pas entendre, ayant pour cette fois, bien mieux à faire.

Vilain magot ou sapajou
Il s'approche plein de malice
Dans une choppe, plonge son cou
Pour lamper l'ambre avec délice
Majesté n'attend que ce fisse
La remontrance et son bagout
d'ordinaire si célèbre s'éclipse
Laissant le singe boire tout son saoul

Sa Majesté Terreur simiesque !

[RP] L'auberge du Porc dansant : Rendez vous des humanistes Singe-13

[RP] L'auberge du Porc dansant : Rendez vous des humanistes Singe-13

-Oooooh !

Hypocras traversa toute l'auberge pour s'assoir devant la petite créature bouche bée :

-C'ti po un Cebus ablifrons, j'croyois qu'on ne trouveroi po c'te espèce lo avant plusieurs années dans eulh continent. J'en avois vu tout o l'ouest dans mes voyages... Oh petite bête, tu me rappelle ma jeunesse !

Le grand tavernier posa devant le singe anachronique, un petit pot rempli de mendiants, ces petites graines et fruits secs qu'Hypocras faisait bouillir dans le vin rouge...

-Alors ch'ti Cebus, d'où qu'tu viens ?

Et Hypocras deux resservir deux choppes...

Invité

La bestiole ayant sorti le museau de la choppe fit soudain une grimace de douleur.
-Brooogggggggllllhhhh, le rot passé, (vous apprécierez la couleur, j'en suis sûr) le petit primate tangua jusque devant le plat de mendiants. La tête vacillait de droite et de gauche comme craintive devant le gros marin à la retraite. Mais ses pattes avançaient d'elle-mêmes. Un pas en avant, un pas sur le côté et.... il s'affala dans le pot après un dernier effort, tentant de se rattraper à la barbe d'Hypo. LongJohn n'avait jamais bu plus que trois cuillérées de vin de rose consécutives. Mais par la barbe d'Aristote ! Il savait nager. Alors, après avoir fait une brasse dans la choppe de bière, le singe déjà gris, se mit à battre des pieds dans le pot de friandise. Saoul mais non repu. Et à chaque reprise de respiration, le Cebus faisait descendre le niveau de sucrerie dangereusement.

L'animal moins vif, Hypo pourrait voir que son collier comportait une médaille écrite en maure avec une gravure de palais semblable au futur palais de Topkapi au verso.

Invité

Jézabel n'était jamais bien loin du Castel de la famille Larose, bien occupée avec le Mohum qu'elle venait timidement de rejoindre. Elle entra au pas dans la petite ville de Séez et descendit de cheval devant l'auberge du Porc dansant.
Encore un goret? Dolmance semblait avoir une affection particulière pour ce genre d'animaux, après le Porc volant, le Porc dansant... Il aimait ces animaux peut être pour le côté rose et dodue comme le sont les fesses d'une damoiselles. Elle rit intérieurement de ses pérégrinations dionysesques et un sourire se dessina sur son visage.
Eole vint poser son museau sur l'épaule de sa maitresse. Elle le lui caressa, puis le mena vers l'abreuvoir. Elle noua les rênes de l'animal puis poussa la porte de la taverne.

Hola tavernier!! Servez moi un petit remontant que je me remette de ma chevauchée!!

Elle s'assit à une table, non loin d'une fenêtre pour admirer le paysage alentour.

Hypocras lavait des verres quand la dame entra fracassant la porte et beuglant.
Elle portait des cuissardes, des braies :

-Houu Ventri tudiable ! Ca c'est de la femme !

Le tavernier vérifia que sa femme n'était point dans les parages et fit à la donzelle :

-Ola belle fille ! Qu'est c'est-y que j'pis t'servir ? J'en a d'la bonne bière ! du vin en bons tonneaux ! C'est-y qu't'avois froid ?

Il approche de la donzelle avec une bonne bouteille, celle dont on s'est pas trop s'il faut la jeter sur des ennemis ou la boire. Il la posa sur la table :

-Ca ! Ca va ben t'remettre ma donzelle ! Tellment qu'tu vo po t'en r'mettre !

Invité

Jézabel vit un villageois d'entre deux âges, rustre certes, mais charmant, lui parler en s'égosillant autant qu'elle.

Il lui proposa un choix de boisson et avant qu'elle ne put ouvrir la bouche pour commander il amena un bouteille bien étrange :

-Ca ! Ca va ben t'remettre ma donzelle ! Tellment qu'tu vo po t'en r'mettre !

Tudieu, va donc pour cette dive bouteille tavernier. Mais tu gouttes d'abord, que je vois si tu ne vas pas me filer un coup de gnole dont on ne se relève pas!

Elle le regarda et partit d'un rire franc, attendant qu'on lui serve un petit godet.

Hypocras rit et frappa sur la table ou posa deux godets et la bouteille.
Il s'assit lourdement sur la chaise en face de la donzelle et lui fit :

-'Tin ! T'as ben raison de t'mefoyer ! C'est-y qu'c'est du méchant, c'te bouteille lo !

L'homme en servit deux bons grands verres qui débordèrent un peu en créant sur la table une évanescence.
Il bascula la tête en arrière et but une longue gorgée :

-A la bonne tienne fillette !

Invité

Jézabel leva le sourcil gauche (oui le droit elle a jamais su faire) en voyant la réaction chimique de la boisson sur la table en bois. Une des expériences de Guilmord qui avait mal tournée?
Cela dit, le tavernier but la moitié du godet sans sourciller... Et elle se dit qu'en n'en prenant qu'une gorgée cela ne pourrait pas lui faire cet effet..

A la tienne Gouleyante Gargamelle!!

Et la... Ce fut le drame. Elle ne prit pourtant qu'un quart du godet, et le reposa. Elle sentit le liquide descendre le long de son œsophage et faire le tour de son estomac, de haut en bas, de gauche à droite, et peut être aussi d'avant en arrière.
Elle n'en fut pas sure, mais en se levant - comment elle le put, ça elle ne peut pas l'expliquer, et en regardant dans la glace elle vit son visage devenir rouge écarlate, puis blanc pâle, tout en passant par toutes les couleurs de l'arc en ciel, le bleu roy étant celle qui l'impressionna le plus.

Titubante, elle vint se rasseoir à la table d'Hypocras, et la langue pendante, en proie à toute sortes d'hallucinations - un éléphant vert, une truie violette et un schtroumph (elle ne savait même pas ce que cela voulait dire, mais ce mot lui vint plus tard à l'esprit) - elle s'adressa aux taverniers :

Dis donc toi, chavais pas qu'tavais un frère jumeaux. PAR LES CULOTTES D'ARISTOTE, vous êtes trois!! Hé c'est quoi c'machin que vous m'avez fait prendre!!

La tête lui tourna et elle ne put prononcer que ces paroles :

Une autre tournée pour les trois compères devant mes yeux.

Et elle s'écroula, assise sur le sol, le godet à la main.

Hypocras avait regardé la chtite nenette tomber au sol. Il s'approcha d'elle et posa un genoux à terre.
Il lui fit très simplement :

-Hé petite ! Dis... Y t'faudrait ptêt un aut' godet et une aut' tu crois po ?

Les sourcils circonspects et le sourire paternel, Hypocras veillait sur les alcooliques qui venait à Séez qu'ils soient anonymes... ou qu'il fassent partis du ban de Savoie ^^