[rp]Promenade avec Abélone

Dolmance avait au bras la jeune femme et son épouse, ils marchaient ensemble dans les grandes allées des Jardins du Château.
L'air en cette saison était encore frais, mais il était encore agréable de se promener. Les buissons étaient encore fleuris et les arbres portaient encore sur leur branchage un lourd fardeau de feuilles vertes.

Invité

Aby s'emerveillait de tout ce qu'elle pouvait voir ou sentir. Pourtant l'automne approchait à grands pas, mais le jardin avait toujours belle et fière allure avec des floraisons par centaines. Ce cadre majestueux associé à la joie de retrouver ses amis, Aby en arrivait presque à oublier la peine qui l'etreignait actuellement. Elle marchait de concert avec le couple et prit de leur nouvelles :

Alors racontez-moi tout ! Comment allez-vous depuis le temps ?

Invité

Aby ne put que rougir de contrition à l'ennoncé de leur malencontreuse rencontre. Si elle avait pu disparaitre à cette instant sous terre, elle l'aurait fait ! Lorsque Crystale lui narra l'oeil de Dolmance, elle ne put reprimer un hoquet de surprise "Ho noon", puis elle ecouta enfin la suite de leurs aventures.
Lorsque ce fut son tour de prendre la parole, elle se racla quelque peu la gorge et commença :

Et bien, que de changements pour vous deux ! Je voulais vous dire que je regrette sincerrement ce qu'il s'est passé au bord du Rhône ... j'ai porté dans mes bagages de quoi vous rendre vos quelques ecus ainsi que vos pains, car je ne peux supporter de vous etre toujours redevable de ceux ci, même si, il faut en convenir, Dalmont l'a gagné lors d'un duel fort honorable.
Elle regarda le manoir et les jardins et poursuivit:
Je sais bien que vous n'en avez nul besoin, mais ... ce n'est que bien peu ... car malheureusement je ne pourrai vous rendre ce que vous perdu de precieux cher Dolmance, à savoir votre oeil perçant !
Elle lui sourit, confuse .... et serra un peu plus son etreinte autour de son bras.

Quant à nous, et bien nous avons eu une grande chance ! Nous etions donc assignés en justice par toi, belle dame, et le verdict de culpabilité allait tomber lorsqu'une horde brigands s'est emparé du castel du Languedoc ! La juge nouvellement nommée fut donc très clemente pour les personnes de son espece, et nous fumes donc relaxés et enfin libres !
Nous partimes donc heureux et légers vers l'Aragon chercher les biens de mon cher mari. Nous avons largement profité du soleil, du sable chaud et des hostelleries du Sud ... *sourire en coin* puis nous sommes allé rejoindre toute sa grande et belle famille, à Saint Bertrand de Comminges au pieds des pyrennées. Là, nous nous sommes établis. Il a pris une echope de tisserand et s'adonne avec entrain aux joies de la politique, tandis que je me suis, pour ma part, engagée dans l'archerie de l'Ost. Bref, vous voyez, nous avons oublié nos faceties de jeunesse pour mener desormais une vie respectable.
Ainsi mes amis, n'ayez crainte pour votre argenterie !

Et Aby partit à rire aux eclats

Invité

Tu as bien raison ma chere Crystale, les biens materiels ne sont rien comparés aux elans du coeur, qu'ils soient d'Amour et tout simplement d'Amitié. Cette soirée mouvementée nous aura permis de faire ... connaissance. Et en celà au moins je ne regrette rien ! Disons tout de même qu'il aurait été plus sympathique de nous rencontrer autour d'une chopine que dans la boue et le froid !

Elle sourit à sa partenaire et la dévisagea à nouveau. Elle était vraiment splendide, quelques cheveux ondoyant dans la brise de cette journée. Ses yeux etaient toujours aussi pétillants, mais ils avaient pris de l'assurance. Un peu de dureté aussi, mais celà lui allait bien. Puis son regard s'abaissa sur ses formes. Le galbe de sa poitrine était encore un peu plus rebondit, certainement du à la rondeur qui se cachait sous sa robe juste en dessous.

En tous les cas, félicitations pour ce troisième heritier !

Abelone soupira légèrement.

Quant à Dalmont ... je ne sais où il se cache encore. Il est ... toujours aussi compliqué tu vois. Il ne jure que par son amour pour moi et me laisse sans nouvelle des jours et des jours, me morfondant de chagrin et d'appréhension. Je n'aime pas le savoir loin de moi ... j'ai toujours peur qu'il ne me revienne pas ... un malencontreux coup de poignard est si vite arrivé sur les routes !

Aby se rendit compte de sa gaffe et rosit :

ho pardon, enfin oui, bien sûr ... vous savez!
Enfin bref, j'espere avoir de ses nouvelles bientôt pour lui dire de venir me rejoindre ici. Peut être ces buissons seraient susceptibles de lui donner envie de concevoir un heritier à lui aussi !

Et Aby sourit à cette pensée, passant machinallement sa main sur son ventre.

Dolmance rassura d'abord Abélone :

-Ne t'inquiète pas pour ma blessure, tout va bien. Je n'ai plus aucun problème d'équilibre et un seul œil est suffisant pour mes études...

Puis il lui murmura à l'oreille :

-En plus les femmes me trouvent plus de charmes comme ça...

Il sourit et lui fait un "clin d'œil".
Puis Abélone évoque Dalmont, et sa surement visite prochaine, le confort des buissons est ensuite apporté comme sujet de conversation :

-Tu as raison d'y penser ma chère, ces buissons sont d'un exceptionnel con,fort, bien que je te conseille tout de même le lit de n'importe quelle chambre du Château.

Le Seigneur de Séez passa la main dans le dos de son épouse et la plaça doucement à l'endroit exact où le dos commençait à se courber en une jolie dune.
Quel bonheur pour un homme de se trouver au milieu de si belles femmes !
Le vent soufflaient dans leurs cheveux, il soulevait les pans des robes et des vestes, et caressait les visages de sa main froide.
Le jour commençait à devenir un peu plus frais. Une légère brume sillonnait dans les allées des jardins des Larose.
D'un geste aussi tendre qu'attentionné, il serra les deux jeunes femmes contre lui.
Il posa son regard borgne sur les deux et leur sourit, il posa un baiser sur les lèvres de Crystale.
Ils continuèrent à marcher ainsi...

Dolmance surprit par le mouvement brusque de Crystale. Ne bougea pas d'un pouce.
Puis Crystale lui dit quelque mot et alors il fit un mouvement. Tout d'abord, un sourire en coin se dessina sur sa bouche.
Puis il haussa ses épaules en soupirant, comme soupire un père lorsque son enfant lui demande comment on fait les bébé. Il pose ses longs doigts sur la joue blanche de sa femme.
Il lui murmure quand il approche son visage du sien :

-Ne t'inquiète pas...

Et il dépose un baiser là où étaient ses doigts.
Dolmance se sent vieux... C'est vrai qu'il a presque dix ans de plus que sa femme. Cette jeunesse si fraiche devant lui le déboussole parfois quelque peu.
Et là il ne sait plus que faire, ou aller, ou s'enterrer. Il y a seulement plusieurs dizaines de mois, il aurait su faire son entrée, soigner sa sortie, trouver une bonne réplique.
Pourtant Dolmance n'avait pas trente ans, il ne doublait pas son col avec de la fourrure de marmotte comme le Duc de Faucigny, il n'avait pas besoin d'aide pour monter à cheval.
Comme la beauté se voit mieux au milieu de la laideur, Dolmance sent peser le poids des années au ilieu de ses deux belles femmes pleine de vie, de désirs et si attirante, il faut le dire.
Alors ne fait rien, il sourit...
Et il agit comme un père attentionné quand son enfant fait une bêtise dont il s'excuse.
Il se penche vers sa jeune épouse et lui murmure sans ire, sans fiel, sans méchanceté et sans mépris :
Un Je t'aime doux, suave, presque silencieux, mais avec la sincérité d'un jouvenceau amoureux...

Invité

La douceur de ses levres sur les siennes ..... etait-ce un songe ... ?

Aby ne comprit tout d'abord pas ce qu'il se passait, comment d'un instant de gentille promenade, blotie contre un Dolmance protecteur, elle s'était retrouvée embrassée par la belle Crystale. Son instant de surprise fut cependant rapidement effacé, tant la langueur de ce baiser s'averra vite fort agréable. Elle le lui rendit le plus delicatement du monde pour tenter de faire durer cet instant dont elle se souvenait avoir réver, en cette soirée où leur corps avaient fait connaissance lors d'un combat charnel d'une rare intensité.
Ce baiser si tendre et délicat, ce baiser si suave et si doux, ce baiser ... que seules deux femmes peuvent partager ... lui rappela soudainement un pan lointain de son enfance, lorsque sa soeur venait la rejoindre sous ses draps à la faveur de la nuit pour s'initier à l'art du becot et apprivoiser toutes deux leur sensualité naissante.

Puis sa bouche vermillon quitta la sienne et s'eloigna ... Aby ne put retenir un leger soupir qui s'égara au delà de ses lèvres. A cet instant la jeune femme se rendit compte de la situation et leva son visage vers celui de Dolmance pour guetter, inquiette et honteuse à la fois, sa réaction. Elle s'attendait d'ailleurs à ce qu'il rugisse de colère et fasse querrir son concierge pour la racompagner avec pertes et fracas jusqu'au portail de la propriété ... Mais que nenni, cet homme assurement gentleman et amoureux eperdu de sa femme n'en fit rien.

Abelone sourit lorsqu'il murmura à son épouse son amour en trois petit mots, les regardant tous deux tendrement. Enfin elle reussit à parler à son tour, timidement, la gorge encore nouée par l'emotion qui l'avait submergée l'instant précédent : Crystale ... oui, tu as bien fait, il NOUS fallait savoir, il NOUS fallait boucler la boucle. Alors ... tout simplement ... Merci !

La brume commençait à envelopper les buissons alentours de ses volutes blanchâtres et la fraicheur du soir tombaient sur ses epaules devêtues. Abelone se refugia donc à nouveau sous la cape du maistre des lieux : Peut etre serait-il temps de rentrer, vous ne m'avez encore point fait visiter votre splendide demeure et j'avoue etre d'une curiosité à toute epreuve !

Un sourire tendre se dessinait sur la bouche de Dolmance, il reprit les deux jeunes femmes sous sa cape et amorça un mouvement vers la sortie des jardins. Une légère brume envahit les terres fraiches de Séez, et l'esprit de leur Seigneur. Dolmance cligna frénétiquement des yeux et secoua légèrement la tête. Une petite faiblesse Messire Larose ?
Rien de grave, se dit Dolmance, il faudrait penser à dormir, au lieu de regarder tout le monde se reposer...
Il guida ainsi Crystale et Abélone vers le Château :

-Que voudrais-tu voir de notre Castel, ma chère ? As-tu une idée Crystale ?

Ô pour l'Amour du Ciel ! Jeanine, Asicael où demeurez-vous ? Et toi Piémontais trop fier, pourquoi m'as-tu fait l'affront de mourir miséreux ?
Pense à autre chose Dolmance, tu te fais du mal...

Invité

Tout en continuant leur progression à travers les jardins, Aby répondit :

"Cher Dolmance, je visiterai bien chaque recoin de cette demeure qui promet de belles merveilles en ses murs !
Pourtant, je dois dire que j'aimerai bien que tu m'expliques un peu la teneur des ordres et autres mouvements que tu habrites sous ton toit et dont j'ai cru dejà entendre un peu parler. Servir une noble cause racheterai peut être mes errances du point de vue du très Haut, qui sait ? !
Pense tu celà possible ?"

Elle releva le menton vers son protecteur, et le devinant pret à bailler aux corneilles, elle poursuivit :

"Enfin, rien ne presse, nous pourrons attendre demain."

Soudain un enorme et disgracieux gargouillis sonna creux dans son ventre ... ce qui fit immediatement virer ses joues vers une teinte cramoisie.

Dolmance éclata de rire, lorsqu'il entendit le ventre d'Abélone :

-Je crois que nous ferions mieux de rentrer diner ! Nous aurons tout le temps de parler ensuite de tout ce que tu voudras.

Le Seigneur fit donc rapidement marcher les deux jeunes femmes sous sa cape vers le Château. Le ciel s'assombrissait doucement, les nuages moutonnaient dans le ciel. Une bourrasque traversa le jardin en faisant voler les pans de la cape noire. Le borgne serra mieux la cape et héla un valet afin qu'on ouvre la porte.

-Voilà nous serons mieux par ici. Je vais si vous le voulez bien aller demander en cuisine quand le diner pourra-t-être servi. Jusqu'à ce moment là, promènes toi un peu Abélone.

Il baisa les lèvres de Crystale et fit une révérence à Abélone. Là dessus, il se mit à gambader vers les cuisines afin de se réveiller un peu...

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